ENTRETIENT DANS LE BUREAU DU DIRECTEUR

Un temps maussade. Dehors il faisait froid et il pleuvait des cordes. Une journée pluvieuse. Les conditions climatiques pouvaient paraître pénibles mais elles n’étaient en rien comparable aux conditions de vie dont disposaient les élèves de Grand Point. Ce complexe ressemblait à une grande forteresse grise, une prison sans vie apparente, un lieu dépourvu de toute chaleur, où la pitié était étrangère.
Richard O’Connor, le directeur de Grand Point, était comme à son habitude entrain de faire des recherches sur ce qui avait causé la mutation des élèves, quelle en était réellement la source. Il étudiait ces cas les uns après les autres, épluchant dossiers et analyses médicales. Ces recherches restaient pour le moins secrètes. Nul n’en avait connaissance, pas même le gouvernement car Mr O’Connor n’était pas né de la dernière pluie, il savait pertinemment que le gouvernement l’utilisait comme une vulgaire marionnette. Cependant Richard était un homme d’esprit, il ne cotisait pas les intentions du celui-ci, à vrai dire il n’en avait que faire, tout ce qui l’importait c’était de posséder sa propre puissance militaire ou plus exactement le pouvoir. Oui, O’Connor avait toujours eu la soif du pouvoir ce qui explique en parti comment il en était arrivé là, tactique et discrétion, échec et mat. Le gouvernement n’aurait jamais chargé un pauvre incompétent de l’affaire seulement il semblait tout ignorer de notre homme. Richard se fichait de tout, il connaissait ce monde par cœur, c’était un homme respectable pour qui l’argent était seule et unique source de satisfaction. Néanmoins ses précieuses recrues lui menaient la vie dure, pour la plupart elles lui tenaient indirectement tête car il n’entrait jamais en contact avec ces immondes créatures, elles rejetaient son autorité. Seulement ça ne l’affectait pas au contraire, il aimait particulièrement le fait qu’on éprouve de la haine à son égard, nul n’ignore que l’aversion détruit les hommes. Pour ainsi dire, il n’en avait strictement rien à faire de ces élèves car leur souffrance nourrissait une profonde jouissance chez lui. Leur vie respective ne tenaient qu’à un fil, il en était le maître et il pouvait à tout moment y mettre un terme comme lorsqu’on ôte la vie à un insecte insignifiant. Si ça ne tenait qu’à lui, il laisserait ses pauvres larves mourir par pur plaisir si le gouvernement n’épiait pas ses faits et gestes mais aussi insensé que cela puisse paraître, il en avait besoin pour mener à biens ses plans les plus machiavéliques. O’Connor effectuait des recherches sur le mystérieux produit qui les avaient infectés, une substance inconnue avec laquelle ils étaient entré en contact et suite auquel ils avaient développé un don plus ou moins puissant. Du jamais vu jusqu’à présent. Son groupe de scientifiques menait des recherches sur l’origine de ce produit en faisant constamment des expériences sur ces élèves, ce qui lui permettait d’en connaître un peu plus sur leur capacités et donc de remonter à la genèse même de l’ingrédient. Les recherches avaient été on ne peut plus fructueuses car Richard était désormais en possession de la solution. Son espace personnel était devenu un véritable laboratoire, il y avait d’ailleurs un placard rempli de fioles contenant différents produits, il ne lui restait plus qu’à établir le bon dosage mais bien sur personne n’était au courant.
Le directeur de Grand Point se trouvait précisément dans son bureau, assis sur son énorme fauteuil de bureau en cuir, le regard froid et le visage dénué de toute expression. Cet homme était la classe incarné, il avait toujours une tenue irréprochable, rasé de prêt et cheveux parfaitement peignés. Cruel et manipulateur, il n’hésitait pas châtier ou détruire ce qui pouvait l’importuner pour acquérir plus de pouvoir. Une seringue en main, il s’injecta directement le produit de tout ces mois de recherches grimaçant sous l’effet de la douleur. Né surdoué, il était plus intelligent que la moyenne, il avait réussi à mettre au point l’objet de ses convoitises. A cet instant, le téléphone sonna. Richard détestait être dérangé, c’est avec mécontentement qu’il répondit au téléphone, envoyant une fois de plus sur les roses son incompétente secrétaire qu’il n’allait sans doute pas tarder à renvoyer. Deux élèves prenaient le chemin de son bureau pour avoir tenté quelque chose d’illégale dans le complexe. O’Connor y semblait indifférent mais il n’allait pas se priver de les humilier. Ces derniers pénétrèrent dans le bureau accompagnés de deux sentinelles, simple question de sécurité malgré le fait que son bureau soit la salle la plus sécurisé du site.
Le siège retourné, il pivota sur lui-même, les mains jointes puis les dévisagea d’un regard médisant.

« Bien…Je vous écoutes. Les vauriens dans votre genre ont vraiment le don de m’exaspérer, je n'ai pas de temps à perdre avec vous » lança-t-il d’un ton froid.

Il porta un cigare à ses lèvres qu’il alluma puis recracha une épaisse fumée grisâtre tout en attendant une réponse.

Cela faisait déjà plus de six mois que Max était dans ce complexe. Six mois, où elle rêvait ne serait ce que d’un peu d’air frais. S’il n’y avait pas eu Logan, elle aurait depuis longtemps tout fait pété avec ses pouvoirs. Après tout, la quasi-totalité de ce bâtiment avait du fer. Alors pourquoi ne pas tout faire sauter ? Tout simplement parce que son pouvoir n’était pas encore assez développer. La jeune femme, ne pouvait exercer son don seulement sur des petits objets. Parfois cela en devenait frustrant pour la jeune Max.
D’ailleurs en parlant de pouvoir, les scientifiques c’était acharnés sur elle la veille. La jeune femme ne savait pas pourquoi, et pour être franche avec elle-même, elle s’en fichait complètement. Elle ne voyait pas ces personnes comme des êtres humains, seulement des pantins à la solde de O’Connor, incapable de réfléchir sur ce qu’ils leur faisaient subir. Après tout, elle aussi était un être humain, doué de raison et de sentiments. A moins que, pour eux, Max et tous les autres élèves étaient devenus des monstres à la suite de cet accident au Museum. Toutes ces pensées faisait monter la colère de la jeune femme, il fallait qu’elle se calme et qu’elle pense à autre chose.
Max traversait les couloirs du complexe, histoire de seulement s’occuper, bouger et qui ne soit pas en rapport avec un sport de combat qui commençait légèrement à la dégoûter. La jeune femme en avait fait toute sa vie, mais delà à en faire toute une journée non stop, très peu pour elle. Mais bon, voyons le bon côté, ce n’était pas toute une journée de maths. Ouais, petite consolation, elle dirait même très mince.

*Max tu tombes dans le sarcasme, là*

Relevant la tête histoire de savoir où elle allait, elle croisa le regard d’un des scientifiques. Bon ok, elle était pas allée à son foutue entraînement, mais il pouvait au moins la laisser tranquille pendant une journée. Il connaissait pas les jours de repos, ici ?

-Winchester, tu n’as pas oublier d’aller quelque part, aujourd’hui ?

Ouch, la colère de Max monta encore d’un cran, mais son visage ne montrait rien. Elle fit semblant de réfléchir comme une gamine de 7 ans.

-Hum… Etant donné qu’on ne pas sortir de cette prison, je dirais que non.

Bah on lui tendait une perche grande comme ça, elle était obligée de la prendre, même si au vu de la réaction du scientifique ce n’était pas vraiment ce qu’il fallait dire. Bah tant pis, ça soulageait quand même. La jeune femme, un sourire aux lèvres, décida de prendre le chemin inverse de l’homme en face, et se mit à courir, ce dernier essayant de la rattraper. Mais c’était peine perdue, après 6 mois d’intense entraînement son corps était devenu agile, puissant et endurant. Seulement, Max avait cette particularité d’aimer jouer avec le feu. C’est pourquoi, elle faisait toujours en sorte de ralentir histoire que le scientifique croit qu’elle était à sa porté. Portant un sourire malicieux, celui digne d’une petite fille, elle utilisa son pouvoir. Elle connaissait les risques encourut, comme un petit rendez vous chez le directeur et un petit séjour en isolement. Et alors ? Max n’était pas claustrophobe, et n’avait pas peur du noir.

Sa petite sphère vint léviter juste devant son regard qui d’ailleurs affichait désormais un regard de défi. Son poursuivant s’arrêta brusquement se demandant sûrement ce qu’elle comptait faire, avec une lueur de peur. Cela fit légèrement sourire Max, depuis le temps qu’elle rêvait de faire ça. D’ailleurs, elle avait l’impression de vivre un rêve éveillé.
Cependant, elle fut brutalement propulsé contre le mûrs par une autre personne qui était arriver par derrière, qui eut le don de sonner légèrement Max, mais c’était suffisant pour qu’elle perde le contrôle de son pouvoir. Elle se massa la tête et regarda qui lui avait fait un coup aussi lâche.

*Une sentinelle, j’aurais dû m’en douter*

Cependant, elle n’eut pas le temps de réfléchit plus, la sentinelle lui lançait un regard mauvais et lui annonça qu’elle était convoquée.

-Pourquoi?
-Tu veux un dessin ? Faire sauter les caméras et s’en prendre à un scientifique.

Faire sauter les caméras ? La jeune femme n’avait pas souvenir d’avoir fait pareil action. Mais bon, elle s’en fichait complètement. Et même d’un côté temps mieux, elle en avait un peu marre d’être épié de partout sans aucune possibilité d’avoir une vie privée. La sentinelle attrapa son bras qui eut don de faire naître une grimace de douleur sur le visage de Max.
Traversant les couloirs sans rencontrer aucun élève ou personnelle de Grand Point, Max se demandait surtout ce qui allait lui arriver. Elle avait beau prétendre qu’elle se fichait de tout ce qui avait un rapport avec Grand Point, la jeune femme appréhendait tout de même sa convocation.
Max fut surprise de voir qu’une autre élève accompagné d’une autre sentinelle prenaient le même chemin qu’eux.

Lorsqu’elle entra dans le bureau, elle vit le directeur se retourner avec son siège. Elle essaya de faire passer son amusement par une toux. Ce n’était pas vraiment le moment de s’enfoncer et surtout devant lui. Mais, il fallait admettre que ce qu’il venait de faire donnait des allures de film, et le cigare qu’il fumait n’arrangeait rien. Cependant, elle reprit bien vite son sérieux, se demandant ce qui allait lui arriver, et elle était curieuse de savoir ce que Nowena avait fait. Max ne connaissait pas vraiment cette dernière, mais elle avait l’air gentille. Néanmoins, la jeune femme avait appris à ne jamais resté sur les apparences.

Citation :: « Bien…Je vous écoutes. Les vauriens dans votre genre ont vraiment le don de m’exaspérer, je n'ai pas de temps à perdre avec vous »

-Bah vous pouvez nous laisser partir alors, moi j’ai rien demandé, et pis, hein, on vous a jamais demandé de nous enfermer, si on était libre on serait pas là, question de logique.

La jeune femme n’avait pas réfléchit à ce qu’elle avait dit. Elle se dit qu’elle avait loupé une occasion de réfléchir avant d’agir, mais le mal était fait. Max n’avait pas l’intention de s’excuser, après tout, tout ce qu’elle avait dit était vrai.

» Bureau de Riley...